Des montagnes aux couleurs incroyables

Après Salta (où nous reviendrons début février), nous avons planté nos tentes à Tilcara, un village situé à plus de 2400 mètres d'altitude au milieu de splendides montagnes.

Ici, les murs des maisons sont souvent en argile, en pierre, ou parfois une combinaison des deux.

Des briques d'argile en train de sécher.

Le marché artisanal
A Purmamarca comme à Tilcara, la place centrale est dédiée à la vente d'artisanat plus ou moins artisanal, où la plupart des stands vendent à quelques exceptions près les mêmes articles.

Les collectionneurs de lamas y trouvent assurément leur bonheur car l'animal emblématique des Andes y est décliné sous toutes ses formes (porte-clef, peluche, figurine, t-shirt, aimant…) et dans toutes les matières possibles (en bois, en pierre, en sel, en laine, en plastique…) On y trouve également de grandes peluches Pokemon fabriquées en Chine, et, en cherchant bien, de très belles figurines en laine feutrée. Les pulls du marché vendus comme de l'alpaga sont pour la plupart en fibre synthétique - probablement parce que la plupart des personnes regardent avant tout le prix et n'ont pas la moindre idée du toucher et du tombé d'un véritable pull en alpaga. Nous avons toutefois trouvé de beaux pulls et bonnets en laine dans une boutique à quelques pas du marché.

La vie de camping…
Il faisait chaud le jour et frais la nuit, avec parfois de la pluie en fin de journée. Les enfants se sont beaucoup amusés dans ce camping, utilisant tout ce qui traînait pour s'amuser (corde à linge du jeune couple voisin, bâtons, ficelles, crochet en plastique…) Ils ont ainsi conçu une machine pour mettre et enlever nos lunettes plus facilement (je regrette d'avoir refusé de tester car nous n'avons pas pu l'emporter, mais j'avais un peu peur pour mes lunettes qui sont déjà recollées). Ils ont aussi passé beaucoup de temps à jouer avec de la glaise, confectionnant boules et cactus (le marché les avait inspirés, le cactus étant lui aussi très représenté sur les étals).

Pour ma part, j'ai été occupée quasiment une journée par la lessive: une matinée pour tout laver à la main, et un après-midi à lire en courant régulièrement derrière le linge qui s'envolait à cause du vent, et qu'il fallait sans cesse ramasser. Frotter le linge rapproche des voisins qui viennent faire la vaisselle à l'évier d'à côté, et je ne sais plus comment je me suis retrouvée à écouter une grande explication sur la viande, les types de vaches, les pièces les meilleures envoyées à l'exportation, les chevaux qui deviennent mortadelle… les détails étaient parfois nébuleux (je ne suis pas très au point pour le vocabulaire espagnol des différents types de morceaux de viande), mais quand même très divertissant.

Il y avait plusieurs voisins profs (de sport, de musique), et au bout de trois jours, avec nos deux enfants courant partout, nous avions fait connaissance avec la plupart d'entre eux (certains nous ont dit être étonnés que nos enfants jouent autant dehors et soient si peu sur la tablette ou le téléphone).

Une constante des campings argentins à laquelle nous ne sommes pas encore tout à fait habitués, c'est vraiment la musique omniprésente. Les campeurs argentins aiment venir avec de plus ou moins gros haut-parleurs et faire profiter les autres de leur musique à toute heure du jour et de la nuit. Parfois, la musique est sympa et on demande ce que c'est… mais souvent, c'est une cacophonie de musiques qui se mélangent, formant une bouillie de bruit pas très agréable à écouter. La dernière nuit à Tilcara a été particulièrement bruyante: nous avons dû supporter un festival de musique qui se déroulait dans le camping voisin à 50 mètres de nos tentes et dont le boucan faisait trembler la toile de la tente comme nos tympans. Une fois le festival fini (somme toute, pas si tard…) la boîte de nuit du village a pris le relais et craché de la musique jusqu'à 5h30 du matin.

Le meilleur du séjour: les montagnes
Nous avons fait une petite randonnée avec les enfants. Au début, ils étaient réticents à marcher (gravir une côte pierreuse de 4km, curieusement, ne les enchantait pas), mais petit à petit, ils se sont ouverts aux surprises que le sentier avait à offrir: des pierres à escalader, des cailloux de couleur à collectionner, une montagne et des cactus de toute beauté à admirer, un ruisseau où se rafraîchir…



Nous avons croisé très peu de personnes et la balade en elle-même a été si riche, que nous avons décidé de ne pas visiter la cascade qu’il y avait au bout - payer quelques milliers de pesos pour accéder à la queue leu leu à la dite cascade, au milieu du monde monté en voiture qui s’arrêtait tous les trois pas pour faire des selfies, ça n’était pas très tentant… ici, il faut parfois payer juste pour accéder à un beau paysage… mais il y en a aussi beaucoup qui sont magnifiques et gratuits.

Ces montagnes aux couleurs insaisissables qui changent selon la caresse du soleil et le moment de la journée, interpellent par leurs nuances délicates semblant sorties de la palette d’un peintre. A la fois imposantes et majestueuses, elles ont façonné la région et lui confèrent un attrait certain. Qui prend le temps de les contempler ne peut que être touché par leur beauté!