Vers et à Salta (camping, musée et festival de tango)
Sur la route vers Salta
Nous sommes retournés en Argentine un jour de grand soleil: il faisait entre 45 et 50°C dans la voiture et la chaleur était suffocante.
Cette fois, le passage de la frontière a été beaucoup plus simple et rapide. Nous avons pu observer ce qui nous a semblé être un trafic de pneus: des personnes dispatchaient des pneus dans différentes voitures juste avant la douane argentine et les récupéraient une fois la frontière passée.
Sur la route, il y avait régulièrement des étals de fruits, et nous avons acheté quatre kilos de mangues, qui furent ce jour-là à la fois notre repas de midi, notre goûter et notre repas du soir.
Après des heures et des heures de route, nous n'avions qu'un rêve: sortir de ce sauna à la chaleur (et l'odeur!) insoutenable, et planter nos tentes quelque part. Le camping de San Pedro de Jujuy avait l’air d’avoir de belles installations mais il était encore un peu loin et nous en avions marre, donc nous avons opté pour le parc national de Calilegua. Une très mauvaise idée!!
A l'aire de camping du parc national de Calilegua
La route menant à l'aire de camping était pleine de cailloux, et il y a parfois des routes qui n'existent que dans l'esprit du gps - il nous a presque envoyés dans la rivière! Notre petite voiture mériterait le titre de véhicule tout-terrain vu la bravoure avec laquelle elle affronte les pierres comme la boue.
Malgré une belle vue sur la rivière, l'aire de camping n'était pas très bien entretenue et du coup pas très accueillante… toutefois, l'essentiel à ce moment-là était d'avoir trouvé un endroit où planter nos tentes, de manger les mangues, de prendre une douche et d'aller dormir. Malheureusement, nous avons dû faire face à des visiteurs indésirables… des mini-bestioles qui nous ont pris pour leur dîner et qui nous piquaient sans discontinuer. Elles étaient si nombreuses et si minuscules qu’il était impossible de les éliminer facilement puisque nous n’arrivions pas bien à les voir.
Après avoir tenté de les combattre en nous enduisant tous de répulsif, il a fallu se rendre à l’évidence: nous dégagions tous désormais une odeur repoussante, mais les bestioles continuaient à dévorer chaque centimètre de peau accessible… nous avons rapidement fui sous la douche pour ne pas avoir à supporter les piqûres ET l’odeur du répulsif. Un panneau à l’entrée des sanitaires énonçait: « veillez à économiser l’eau ». Une remarque totalement inutile: qui aurait envie de rester plus de deux minutes dans une douche pareille?! (et encore, la photo ne rend pas bien l'état vraiment désastreux des sanitaires)
Sitôt la douche expédiée, et sans même attendre la nuit, nous nous sommes réfugiés dans nos tentes respectives. Il faut parfois reconnaître que le plus grand n’est pas toujours le plus fort… et il fallait bien accepter que les mini-bestioles avaient gagné!
Martin et Magali se sont époumonés pendant dix minutes parce qu’ils auraient aimé une lampe de poche, mais la lampe en question était restée dans la voiture, et malgré tout l’amour que nous portons à notre progéniture, il n’était pas question de remettre un pied hors de la tente: même en courant, ça aurait été se transformer à nouveau en festin sur pattes. Nos malheureux enfants ont fini heureusement par trouver des occupations qui ne demandaient pas d’éclairage puis par s’endormir. De notre côté, nous avons lu, dormi, et plus mis le nez dehors jusqu'au matin. Michael (qui avait été le plus piqué) m’a alors envoyée en éclaireur, ne s’aventurant hors de la tente qu’une fois que je lui avais assuré que la voie était libre… il n’y avait plus de petites bêtes, il ne restait plus qu'une multitude de points rouges et des démangeaisons (qui malheureusement étaient intenses et qui pour ma part ont duré quelques jours). Par chance, il semble que les bestioles se soient contentées de boire notre sang et ne nous aient transmis aucune maladie, c’est déjà pas mal :-)
Un musée qui a soulevé une flopée de questions
A Salta, nous avons visité le musée archéologique de haute montagne. En 1999, trois enfants incas qui auraient été sacrifiés au XVIe siècle dans le cadre du rite de la Capacocha ont été retrouvés au sommet du volcan Llullaillaco (à plus de 6700m d'altitude). Divers objets, dont de nombreuses statuettes, avaient été enterrés avec eux et sont exposés dans le musée. Dans la dernière salle, le corps du petit garçon, incroyablement bien conservé, était exposé.
Les enfants ont été vivement impressionnés… et ils nous ont bombardé de questions:
On les a tués? Pourquoi ce rituel? Pourquoi leurs parents les ont laissé être tués? Est-ce qu'ils savaient qu'on allait les mettre sous la terre? Et pourquoi ils n’ont pas échappé? Est-ce qu’ils voulaient mourir, ils étaient d’accord? Et pourquoi ils ont été enterrés dans la montagne et pas dans une pyramide? Ils ont marché combien de temps pour aller jusqu'en haut du volcan? Pourquoi des personnes leur ont donné des choses sur le chemin? Pourquoi on leur a fait boire une boisson spéciale avant de les mettre sous terre? Pourquoi on ne les a pas laissés dans la terre et on les a amenés là dans un musée? Ces enfants, ils ont aujourd'hui de la valeur?…
Nous n'avions pas toutes les réponses, et les questions fusaient encore des heures après la visite, donc nous avons continué à réfléchir et à rechercher ensemble sur le sujet les jours suivants…
Le festival de tango de Salta
Si nous étions de nouveau à Salta, c'était avant tout pour participer à son festival de tango! L’un des organisateurs avait eu la gentillesse de nous donner le contact d’une connaissance disponible pour garder Magali et Martin pendant que nous irions aux cours. Même si les enfants se sont d’abord offusqués (« on n’est plus des bébés, on n’a pas besoin de baby-sitter! »), ils ont vite brisé la glace avec la femme qui les a gardés (une maîtresse d'école en vacances) pendant que nous profitions des cours. Nous avons appris plein de choses, c'était très intéressant.
A l'ouverture du festival avec les enfants
Les milongas commençaient malheureusement très tard (23h) et avaient lieu loin du centre-ville donc c'était difficilement gérable avec deux enfants de six et huit ans. Ne pas y aller du tout était frustrant, donc nous avons décidé d'être un peu fous et d'y aller quand même une fois, avec eux. Après tout, aller à une milonga en Argentine, c'est une expérience culturelle. Je n'ai pas fait beaucoup de photos parce que j'ai préféré danser (et vu l'éclairage, la qualité des photos est de toute façon assez mauvaise!) Mais en voici quand même deux qui retranscrivent assez bien l'ambiance.
Nous avons pu danser et assez bien profiter. Magali et Martin se sont quant à eux laissé envahir d'impressions et la démonstration de danse qui avait lieu à 2h du matin les a même assez intéressés.
Nous étions tous au lit à 4h du matin… le lendemain n'a pas été la meilleure journée, mais l'avantage de faire une nuit blanche avec les enfants, c'est qu'on récupère plus de sommeil puisqu'ils dorment eux aussi le matin!