Une traversée de la pampa pleine de surprises

Le 29 décembre, nous sommes partis de San Antonio de Areco à 7h du matin, tout fiers de n’avoir mis qu’une heure pour plier tentes et bagages… si nous avions su la longue journée qui nous attendait!

Pour situer, voici la carte de notre itinéraire de ces derniers jours
Je ne garderai pas un excellent souvenir ni de cette traversée de la pampa, ni de la route nationale 7! Non seulement les Argentins conduisent de façon beaucoup plus agressive que les Uruguayens, obligeant à une grande vigilance (c’est quand même une route avec des tronçons à 110km/h à double-sens), mais en plus les deux enfants sont malheureusement tombés malades en cours de route (peut-être un virus, ce n’était pas le mal des transports). Voilà Magali, bientôt rejointe par Martin, vomissant à chaque gorgée d’eau, sans que nous puissions faire autre chose que nous arrêter régulièrement sur le bas-côté de la route… nous avons enfilé des kilomètres et des kilomètres de champs à perte de vue sur une route toute droite et toute plate, traversant rarement un village, et le premier camping auquel nous avons voulu nous arrêter s’est avéré ne pas (ou plus) exister… ce qui signifiait une bonne heure et demie de route de plus afin de s’arrêter dans la ville suivante. Le tout bien sûr sous la chaleur, même si nous avons apprécié par moments quelques nuages.

Incroyablement, les enfants ont réussi à ne vomir ni sur eux-mêmes, ni sur le mur d’affaires qui les entourait, seulement dans le verre et la casserole que nous avions sous la main… une chance vraiment inouïe!

Toutefois, la pampa nous réservait encore d’autres surprises. Nous ignorions qu’il y avait autant de contrôles routiers en Argentine… au premier contrôle, le policier a seulement demandé où nous allions et d’où nous venions. Mais avant d'entrer dans le district de San Luis, nous avons eu le malheur de nous faire contrôler une deuxième fois, et j’ai eu l’honneur de commettre ma toute première infraction routière, celle de… rouler sans extincteur dans la voiture! Eh oui, ici tout conducteur est tenu d’avoir un (petit) extincteur dans son véhicule. Étant donné que la veille nous avions vu un véhicule en flammes arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence, j’imagine que ça peut en effet être utile, tout en espérant n’avoir jamais besoin de l’utiliser. Le policier n’a pas tout compris à mon permis de conduire suisse, parce qu’il a noté sur l’amende ma date de naissance comme numéro de document et mon lieu d’origine comme lieu de résidence… et nous, nous n’avons pas compris toutes les subtilités concernant le payement de l’amende… mais nous avons dix jours pour nous en occuper.

Nous sommes arrivés à Villa Mercedes en fin d'après-midi, avons trouvé un camping, nous sommes installés, avons couché les enfants… nous pensions pouvoir enfin nous reposer, mais au moment où nous nous apprêtions à aller dormir, voilà qu'une tempête s’est abattue sur nos têtes! Des rafales de vent et des trombes de pluie qui faisaient plier les tentes à gauche et à droite, de l’orage… quand j’ai vu que l’eau entrait par les fenêtres de ventilation de la tente (et c'est un modèle d'été, très ventilé…), j’ai rejoint les enfants dans la leur et nous avons calfeutré avec des K-ways en attendant que ça se calme. Les prévisions météo sont parfois approximatives - la tempête était prévue un jour plus tard.

Aujourd'hui, les enfants allaient mieux: ils ont passé un moment à jouer avec des têtards et nous nous sommes tous baignés avec grand plaisir dans le ruisseau.

Et puis, nous avons fait quelques jolies rencontres. Faire du camping facilite vraiment le contact avec les gens! Nous avons fait connaissance avec un nomade d'une cinquantaine d'années qui voyage depuis déjà six ans à moto d'un camping à l'autre de l'Argentine, dormant dans une toute petite tente, vivant des vidéos qu'il fait sur les lieux qu'il découvre. Une personne qui a du plaisir à découvrir les villages de son pays et pour qui savoir profiter de la vie et disposer à sa guise de son temps a plus de valeur que l'argent. Une personne ouverte d'esprit et ayant plaisir à faire des rencontres, qui prend la vie comme elle se présente et avec qui nous avons eu des discussions intéressantes.
Nous avons également rencontré une vieille femme qui resplendissait de joie de vivre, très fière de sa mini-caravane, et avec qui nous avons passé un bon moment le matin.

Nous avons finalement acheté une plaque électrique pour pouvoir cuisiner… notre joie est perceptible sur cette photo de notre premier repas - s'il y avait moins de bazar sur la table, on pourrait presque la prendre pour une publicité! Nous partons demain pour Mendoza: je ne suis pas mécontente de faire prochainement une lessive et de passer les deux prochains jours en appartement :-)