Elections présidentielles

Dimanche dernier, les citoyens uruguayens ont dû décider qui viendrait remplacer Luis Lacalle Pou, président sortant, à la tête du pays. Ici, la Constitution exclut la possibilité d'exercer deux mandats consécutifs. Et c'est finalement Yamandú Orsi, du frente amplio, qui à partir du 1er mars 2025 dirigera le pays pour les prochains cinq ans. Il a su mettre en avant ses origines rurales et modestes lors de sa campagne, et a pu compter sur le soutien d'une figure de la gauche, José Mujica, lui-même ancien président. Après cinq années avec un président du Parti national à son sommet, le pouvoir revient donc dans le giron de la gauche, qui avait déjà été à la tête du pays pendant 15 ans (2005-2020).

Je ne vais pas faire d'analyse politique ici car ce n'est vraiment pas un sujet qui me passionne. Ce que je trouve par contre intéressant, c'est qu'en Uruguay, voter soit obligatoire. Tous les citoyens de 18 ans et plus sont tenus de voter, sans quoi ils s'exposent à une amende ou à des sanctions. Les fonctionnaires (dont il ne faut pas sous-estimer la proportion car il y a beaucoup d'employés de l'Etat) encourent une amende plus élevée que les autres et assez dissuasive. Si l'on n'a pas pu aller voter, il faut dans le mois suivant la date de l'élection remplir un formulaire en exposant la raison et en la documentant par des justificatifs en bonne et due forme. Il n'y a que quelques cas de figures acceptés: impossibilité physique, se trouver à l'étranger le jour du vote, raison de force majeure. Bon nombre de personnes prenaient donc le volant ce dimanche pour aller voter dans leur circonscription de rattachement. La vente d'alcool était par ailleurs interdite dès le samedi soir et toute la journée de vote.

Il semble que le débat politique soit ici moins clivant que dans certains autres pays (suivez mon regard…) et que les Uruguayens privilégient des choix politiques modérés. Dans ses promesses de campagne, M. Orsi annonçait un "changement sûr mais pas radical" - cette élection ne devrait donc pas marquer un virage politique à 180°.