L'école: présentation et ressenti des premières semaines

Les enfants vont dans une école privée qui englobe école maternelle et école primaire, et où l'enseignement est la moitié de la journée en espagnol, l'autre moitié en anglais. Cela reste une petite structure, car il y a en moyenne quinze à vingt élèves par classe et elles sont parfois à double-niveau. Comme dans toutes les écoles en Uruguay, les enfants doivent porter un uniforme (ici, un survêtement de sport bleu avec le logo de l'école). Les élèves viennent pour la plupart de l'Argentine, de l'Uruguay et de différents pays d'Amérique latine. Les familles sont parfois binationales, de classe moyenne à aisée, plusieurs ont leur propre entreprise.

Cette école est un projet familial fondé il y a trois ans par Fernanda (la directrice), son fils et sa belle-fille. Passionnée par l'enseignement, Fernanda emprunte à plusieurs pédagogies. Certaines activités font appel à des intervenants extérieurs (jiu-jitsu, musique, ateliers de cuisine…), il y a une salle avec du matériel Montessori et une cour de récré assez verte où l'on peut faire de la balançoire ou jouer au foot, mais où l'on n'a malheureusement pas le droit de grimper aux arbres…

Les enfants mangent à l'école, ils peuvent soit amener leur propre repas (qui peut être réchauffé sur place), soit prendre le repas de la cantine (qu'on réserve sur une application). Les enfants sont la plupart du temps enchantés des repas, il faut dire que c'est très bon! A l'école en forêt, il n'y avait pas de dessert, ici il y en a… l'école gagne un point!

Comment ça se passe pour Magali?
Magali est avec des enfants de 7 ans, donc un an plus jeunes. Depuis le premier jour, elle fait tout son possible pour s'intégrer et adore aller à l'école. Elle ne peut pas encore communiquer verbalement, mais elle a une grande volonté d'apprendre et d'entrer en contact avec les autres. Elle se fait comprendre par des gestes, apprend à décrypter les mimiques et les intonations, à observer les autres et à déduire selon leur comportement ce qui est attendu d'elle.

Les règles sont très différentes de celles de l'école en forêt, elle les découvre au fur et à mesure et s'étonne qu'on ne les lui ait pas expliquées dès le premier jour! Ici, moins de libertés et d'indépendance. Les enfants n'ont pas le droit de remonter tout seuls dans la salle de classe pendant la récréation, ni d'utiliser un couteau pendant les repas.

Comme en France, l'accent est mis sur les apprentissages scolaires. Magali est devenue une grande adepte des sopas de letras (mots-mêlés) et est très contente que son grand-père lui ait appris à poser les additions car c'est aussi au programme de maths ici. Le bilinguisme ne semble pas lui poser de problème, elle fait très bien la différence entre l'anglais et l'espagnol et les deux langues l'intéressent. Elle m'a dit qu'elle a l'impression que les autres enfants l'aiment bien, et même sans communiquer verbalement, elle arrive à jouer avec eux et a déjà été invitée chez plusieurs d'entre eux à la maison.

Et pour Martin?
Martin est en K5, c'est à dire dernière année d'école maternelle. L'intégration à l'école lui demande un effort, et après un début assez facile, en ce moment il n'a pas trop envie d'y aller. Il est entouré de monde toute la journée, ces personnes parlent dans deux langues qu'il ne comprend pas encore trop bien, et on sent que les journées sont longues et fatigantes pour lui! Il n'est pas à l'aise avec le fait qu'il ne peut pas toujours faire tout ce qui est demandé, et il trouve difficile de ne pas pouvoir s'exprimer comme il le voudrait. Parce que nous sentons qu'il en a besoin, nous lui offrons une fois par semaine de rester à la maison une journée ou une demi-journée pour se reposer.

Les activités proposées sont variées et malgré tout, nous avons l'impression que dans l'ensemble elles lui plaisent. Il apprend très vite et connaît déjà plein de mots en anglais comme en espagnol, mais il n'ose pas parler pour le moment parce qu'il a remarqué que s'il dit quelque chose, l'enfant à qui il parle s'exclame qu'il a dit quelque chose et le répète devant toute la classe! Les autres enfants sont gentils avec lui. Et les maîtresses sont très compréhensives et font tout leur possible pour qu'il se sente bien. Elles ont remarqué que quand ça ne va pas, ça l'aide d'aller faire une partie d'échecs avec sa soeur. Elles ont donc mis quelques échiquiers à disposition dans les deux classes, et quand il a besoin de réconfort, il a le droit d'aller passer un moment avec Magali dans sa classe.

9_1_7CR01278blog.jpgL'école
9_1bis_7CR03758blog.jpgVue depuis la cour de récréation
9_2bis_7CR03764blog.jpgLa salle de classe de Martin est sur le côté droit
9_2_7CR02125blog.jpgLes professeurs reçoivent un cadeau pour le Dia de las Maestras y los Maestros (22 septembre)